Frédéric Paillet, SP 2000, Directeur conseil au sein du pôle Influence d’Euro RSCG C&O

Publié le par promo2000sciencespo

LA COMMUNICATION D’INFLUENCE

 

Frédéric a rejoint l’agence de communication Euro RSCG (400 collaborateurs, 80 au pôle Influence) il y plus de 4 ans. Ce communicant atypique nous livre quelques jalons de son parcours. L’occasion de mieux découvrir le métier assez confidentiel de communication d’influence…

 

Peux-tu nous parler de ton parcours après Sciences-Po ?

 

« Après une hypokhâgne, j’étais entré à Sciences-Po avec l’idée de postuler au concours cadre d’Orient du Quai d’Orsay. J’ai donc naturellement opté pour la section Service Public. Au cours de ma scolarité, ayant eu l’occasion d’être en contact avec certaines réalités de l’administration, je me suis ravisé.

J’ai réalisé des stages pendant mes études dans le privé, dans des secteurs variés tels que l’audit, le marketing, le conseil et la pub. Après le diplôme, j’ai enchaîné sur un an de stages, puis ai suivi le DESS Etudes & Stratégies Marketing de Dominique Reynié, de 2001 à 2003. Au programme : techniques de communication, maîtrise des études et sondages, etc. Une fois ma formation généraliste complétée par cette spécialisation, je ne savais toujours pas concrètement vers quel type de structure m’orienter… Par le biais de mon réseau personnel, j’ai alors commencé à m’intéresser à la communication d’influence.

 

Un ami, ancien de Sciences-Po, m’a dit un jour : « Tu devrais aller voir Tilder, ils font cela très bien ». J’y ai appris le métier avec beaucoup de plaisir, avant d’entrer chez TBWA Corporate, puis chez Burson-Marsteller : des expériences intéressantes, mais qui ne m’ont pas totalement convaincu. »

 

Ton poste actuel chez Euro RSCG C&O répond plus à tes aspirations ?

 

« Aujourd’hui, j’ai trouvé ma voie. Professionnellement, ce qui est capital pour moi, c’est à la fois la dimension de conseil, le fait d’être ancré dans le cœur de la stratégie de l’entreprise, , en contact avec des interlocuteurs informés et décisionnaires, sur des sujets majeurs, constituant la plupart du temps l’actualité. Mon métier consiste à accompagner la stratégie d’entreprises et d’institutions, à protéger et nourrir leur image au sein du débat public et plus spécifiquement chez les différents leaders d’opinion. Concrètement, j’élabore des positionnements et mets en œuvre des stratégies d’influence en faisant passer les bons messages aux bons interlocuteurs par le bon canal au bon moment. Pour cela, mes missions, qu’elles soient sur le long terme ou ponctuelles, me conduisent à être en contact permanent avec des élus, des journalistes, les cabinets ministériels, des avocats, des banquiers, des associations… assure leur positionnement, à l’interne comme à l’externe, et les accompagne notamment dans la relation avec les pouvoirs publics, les élus.  Je ne touche jamais le grand public directement, mais je peux m’adresser à lui en passant par des relais d’opinion - e qui explique que mon activité, en outre réalisée par peu d’acteurs, soit dans le fond plutôt discrète et confidentielle. »

 

Un travail multi-facettes ?

 

« Par ma formation, ma culture et mes expériences, j’ai un profil atypique à l’agence. Je revêts tour à tour les costumes de lobbyiste, d’attaché de presse, de consultant en communication de crise, de speechwriter. Ce qui est intéressant, c’est que je peux intervenir sur des dossiers dans leur globalité, à la fois dans le traitement des informations par les médias que dans la relation avec les actionnaires et publics financiers, les élus ou encore les publics internes (on les oublie trop souvent !). Il est évident qu’il est important de savoir nouer de bons contacts quand on fait ce métier de communiquant : avoir la bonne information est essentiel. De plus, je suis aujourd’hui amené à coordonner depuis le pôle influence le travail des différents métiers de l’agence sur un même dossier : la publicité, l’édition, la communication interne… Enfin, je suis l’un des deux media trainers de l’agence (formation à la prise de parole en public, préparation d’interviews…), ce qui me permet de former, en français comme en anglais, des clients de l’agence qui ne sont pas les miens. »

 

L’apport de Sciences-Po ?

 

« Sciences-Po a aiguisé ma curiosité et m’a permis de rendre plus systématique ma capacité à passer de dossiers en dossiers (clients, métiers, problématiques…) très différents. L’IEP m’a donné une méthode, m’a appris à mieux structurer la manière dont je pouvais m’intéresser à plusieurs sujets simultanément. Ainsi, hier j’étais à Montceau-les-Mines pour accompagner un client interviewé par un journaliste. Mais je travaille en même temps pour une banque d’affaire, un institution publique qui traverse une crise, le statut et l’image de la profession de pharmacien à travers une mission pour un syndicat…Dans le passé, j’ai pu intervenir sur des batailles boursières qui ont abouti à l’entrée d’un fonds américain au board de groupes français, j’ai aussi soutenu la Banque Populaire au moment de sa fusion avec la Caisse d’Epargne, j’ai accompagné un plan social majeur dans le secteur automobile sur de longs mois, j’ai piloté la communication de la Russie dans le cadre de l’année France-Russie... Il faut avoir l’esprit ouvert et les idées larges ! »

 

Et à l’avenir ?

 

« Quel que soit le poste que je pourrai être amené à occuper par la suite, je souhaite conserver une diversité des problématiques et des interlocuteurs, et, par-dessus tout, réussir à travailler en interaction avec le débat public. »

 

Une anecdote pour les membres de la Promo 2000 ?

 

« Rien de racontable ici ! »

 

Publié dans portraits

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