Formation continue des sc po ? : Interview de Sandra Heidenreich-Rigault, Responsable Développement RH chez Natixis Lease (CRH’00)

Publié le par promo2000sciencespo

1/ En qualité de professionnelle de la formation et sciences po 2000 ; pensez-vous que les profils trentenaires de type grandes écoles connaissent les dispositifs de formation professionnelle dont ils peuvent bénéficier ?

Je constate dans mon quotidien professionnel que les dispositifs de formation continue sont mal connus des salariés des entreprises, en général, qu'il s'agisse du plan de formation, du droit individuel à la formation (DIF) ou d'un financement par le Fongécif.

Les diplômés de grandes écoles sont a priori moins demandeurs de formations diplômantes, de ce fait, ils sont moins amenés à se renseigner sur les modalités de financement.

 

2/ Leurs demandes de formations sont-elles importantes ?

J'aurais tendance à dire que les cadres trentenaires diplômés de grandes écoles ont plutôt le "nez dans le guidon".

La trentaine marque souvent un tournant dans la vie professionnelle, avec une augmentation des responsabilités, parfois managériales, ce qui implique un fort investissement sur les missions quotidiennes.

Les besoins de formation exprimés par cette population tendent à se réduire au strict nécessaire : obligations réglementaires ou "formations métier".

Les autres besoins relatifs au développement personnel, management, bureautique lui paraissent superflus.

Je constate peu d'utilisations du DIF, excepté pour les formations linguistiques, si aucun dispositif collectif n'est prévu dans le plan de formation.

En revanche, nos trentenaires grandes écoles sont très réceptifs aux éventuelles propositions de parcours ou programmes mis en place par les grands groupes en vue de former les futurs cadres supérieurs ou dirigeants.

 

3/ Prescrivez-vous beaucoup de bilans de compétences pour des trentenaires et dans quelles circonstances ?

Un consultant me disait récemment que les trentenaires actuels étaient entrés dans la vie active en suivant une voie plus ou moins choisie ou déterminée par leurs études et sans se poser la question de savoir si leur métier répondait vraiment à leurs attentes et goûts.

La menace du chômage et la difficulté à trouver le premier emploi expliquent également cette situation.

De ce fait, la question de l'épanouissement sur son poste, voire dans sa voie professionnelle peut se poser plus tard.

Le bilan de compétences peut être une solution, si le salarié a bien compris de quoi il s'agit et est motivé pour s'investir dans cette démarche.

En effet, il s'agit d'un outil souvent mal connu, dont la finalité n'est pas de mesurer un niveau de compétences, mais de valider ou d'élaborer un projet professionnel grâce à un travail d'analyse de son parcours professionnel, des facteurs de succès, d'épanouissement, de stress, etc...et souvent un travail d'enquête, ceci avec l'aide d'un consultant.

  

  

Pour le Bureau de la Promo 2000, Carole Dulac 

Publié dans Vie active

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article